Les jardins de façades
Grâce aux particularités du béton, les jardins peuvent désormais se construire à la verticale, réenchantant la ville et permettant sa végétalisation à une plus grande échelle.
En 2014 à Milan, les deux tours du Bosco verticale signées de l’architecte Stefano Boeri étaient livrées, offrant à la vue leurs quelque 1 000 taxons, arbres, arbustes et plantes diverses, plantés sur leurs larges balcons-terrasses. Neuf années plus tard, le Bosco verticale illumine la skyline de Milan de ses dégradés de verts, d’ocres et de jaunes. Le pari fou de l’architecte – créer près d’un hectare de forêt verticale – est gagné et des projets similaires sont en cours de développement dans plusieurs villes du globe.
Si les toitures végétalisées sont passées dans les mœurs depuis plus de quinze ans, les jardins verticaux restent cependant encore rares, car ils nécessitent davantage de technique et une plus grande résistance des matériaux mis en œuvre. Pour ces créations du futur, le béton s’avère le matériau d’excellence par ses qualités intrinsèques de résistance à l’humidité et de bon vieillissement.
Grâce aux retours d’expérience des toitures-terrasses végétalisées, les épaisseurs de dalles en béton et leur ferraillage sont à présent maîtrisés par le secteur de l’ingénierie et de la construction. Mais réaliser une succession de balcons-terrasses sur des immeubles de grande hauteur implique de prendre en considération d’autres facteurs comme le vent. Ainsi, pour le Bosco verticale de Boeri, de nombreux tests en soufflerie ont été nécessaires. Par ailleurs, le bâti a été renforcé pour supporter la charge des plantes et du substrat et les dalles ont été paramétrées pour résister aux importants porte-à-faux des balcons.
Grâce à ce projet, la voie est à présent ouverte pour une végétalisation verticale à plus grande échelle, comme en attestent notamment les nombreux projets parisiens, développés dans le cadre des différents concours lancés ces trois dernières années.
CREDIT PHOTO / MIGUEL MEDINA