L’Hôpital Suisse remonte le temps
MATÉRIAU CAMÉLÉON. Sur les hauteurs d’Issy-les-Moulineaux, l’Hôpital Suisse de Paris vient de s’offrir une nouvelle aile. Fruit d’un long travail de formulation, le parement à base de ciment blanc de l’usine Ciments Calcia de Cruas qui l’habille se fond parfaitement avec la couleur et la texture des bâtiments historiques.
Extension d’époque
Au cœur d’un environnement verdoyant et doté d’une vue panoramique sur la plaine parisienne, l’Hôpital Suisse de Paris offre à ses patients, essentiellement en kinésithérapie et en rééducation postopératoire, un cadre de convalescence idéal. Imaginé en 1968 dans le style architectural moderniste typique des années 60-70, le bâtiment d’origine se compose d’un exosquelette de béton brut, avec lequel l’architecte Marc Chassin souhaitait que la nouvelle aile se confonde au maximum. Pour réaliser cette extension de plus de 2 000 m2, le défi était donc de taille : retrouver la teinte blanche, la texture et la technique de mise en œuvre d’origine, tout en respectant les normes de construction modernes, comme la réglementation thermique. Le choix s’est porté sur des panneaux préfabriqués en béton pleine masse, élaboré avec le ciment blanc i.design ULTRACEM 52,5 N SB – CEM I 52,5 N CE CP2 NF « SB » de l’usine Ciments Calcia de Cruas.
Couleurs et géométrie
42 poteaux triangulaires et 40 poutres de béton composent la façade du nouveau bâtiment. Ces éléments monolithiques, mesurant jusqu’à 1 m de haut par 500 mm d’épaisseur, sont tous porteurs, et laissés entièrement bruts. « Pour imiter parfaitement l’aspect des parements anciens, nous avons réalisé plus de vingt échantillons, précise Mickael Carvalho, directeur de l’usine PREGA/PRENORM. Le ciment blanc de Cruas présentait la clarté nécessaire. Il a ensuite fallu retrouver les bons dosages, les agrégats de la bonne couleur, ainsi que le grain et la profondeur du sablage de finition. Un vrai travail d’orfèvre, que nous avons dû mener en deux mois seulement, de juin à juillet 2015, car ces éléments porteurs conditionnaient l’avancement de tout le chantier. » Cerise sur le gâteau : l’architecte souhaitait reproduire la trame en forme de losanges de la façade d’origine sur la nouvelle aile, qui comporte un étage de moins. Le problème a été résolu grâce à des éléments triangulaires, dont la juxtaposition crée une impression visuelle de losanges. Défi relevé !
Crédit photos: Yohan Zerdoun