C'est un chantier titanesque qui se déroule depuis plusieurs années, à l'image de ce qui y sera bientôt construit : un nouveau polder gagné sur la mer, permettra de réceptionner et assembler les futures éoliennes géantes qui se dresseront au large.
Cette nouvelle infrastructure a des dimensions hors normes : 300 mètres de long sur une centaine de large. Le quai qui permettra d'y accoster a été initialement réalisé avec de nombreux pieux en acier ancrés à 20 mètres dans les roches sous marines ; la conception s'est avérée problématique, puisque de fortes déformations des pieux sont apparues, stoppant le chantier pendant près de deux ans… Avec finalement un changement total de conception et réalisation de l'ouvrage par Vinci.
Consolidation à l'aide de barrettes en béton armé
En effet pour consolider la structure, le groupe Vinci a décidé de réaliser une série de barrettes devant la première rangée de pieux du premier ouvrage, et de liaisonner les deux séries de pieux avec des barrettes en béton armé !
« Tout a été consolidé avec des bétons coulés en place », précise Jacques Peoc'h, directeur de l'entreprise BCA qui a réalisé et fournit les bétons. Les pieux, après mise en place d'un moule en palplanche, ont été bétonnés avec un CEM V PMES de chez Ciments Calcia, pour les rendre plus résistants, notamment contre le délavage du à la houle et aux marées particulièrement fortes à Brest. Outre la mise en œuvre particulière et délicate du béton autoplaçant, 6 000 m³ par pieux, réalisée par VCMF (filiale de Vinci) il fallait surtout s'assurer que la laitance ne remonte pas au fur et à mesure par rapport aux granulats. Les formulations précises, réalisées par les équipes de BCA, ont d'ailleurs été testées « à la table à chocs » (rhénologie de 180mn à F600), suivi de nombreux test (ressuage et thixotropie).
Puis, les pieux bétonnés ont été liaisonnés les uns aux autres par des barrettes en béton armé (80 à 100 m³ de béton par barrette), réalisées par BOTTE Fondation avec du Ciment Calcia. « Pour la réalisation des barrettes, nos équipes ont tourné à plein régime tout l'été dernier, avec des cadences particulièrement soutenues, pour livrer les bétons correspondant à la réalisation de 2 à 3 barrettes par jour ! » souligne Jacques Peoc'h. Soit jusqu'à six camions en même temps sur le chantier, selon les jours. Une obligation, vu les délais pour rattraper les retards et les enjeux économiques et techniques en jeu.
Des poutres de couronnement de béton
Enfin pour consolider l'ensemble et assurer un maximum de stabilité, les équipes de Vinci et ses filiales, ont réalisé une immense poutre de couronnement, particulièrement ferraillée, en béton fournit par BCA. Bien que spectaculaire et là encore hors normes, cette partie du chantier s'avère plus « facile » pour sa mise en œuvre, assure Jacques Peoc'h. À présent le gros œuvre de ce futur polder dévolu au montage des éoliennes marines touche à sa fin, et devrait se terminer en juin prochain.