« Le béton m’intéresse comme patrimoine et comme matériau, pour son potentiel de réemploi »
Rencontre avec Arthur Dalloni, architecte DE, lauréat du 9e Trophée béton écoles. Il a remporté le premier prix pour son projet de fin d’études à l’INSA Strasbourg : un projet de réhabilitation du barrage hydroélectrique de Vezins, dans la Manche (50).
Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser au barrage de Vezins ?
J’ai été interpellé par l’écroulement du pont de Gênes et me suis intéressé de plus près aux ouvrages d’art. En entrant dans l’univers des barrages, j’ai découvert celui de Vezins que l’état avait décidé de démolir et qui est maintenant déconstruit. C’est pour éviter les impacts de sa démolition que j’ai imaginé un projet de réhabilitation, tout en sachant qu’il arriverait un peu tard…
En quoi consiste votre projet ?
Il s’agit de réutiliser une structure en place avec ses qualités patrimoniales de matière et d’espace. L’objectif est faire découvrir un nouveau paysage autour d’un ancien fond de lac. Un programme récréatif terrestre – un centre équestre – et un programme de villégiature avec hôtel, bains et restaurant sont introduits directement dans le barrage. Le tout à seulement 20 kilomètres du Mont-Saint-Michel. Le béton brut d’origine dialogue avec le béton lisse des dalles de compression, et avec le chaume. Le béton extrait du barrage est réemployé, dans le paysage avec des sculptures monolithiques et des promenades constituées de béton concassé et à l’intérieur comme mobilier.
Qu’est ce qui vous intéresse le plus dans le béton ?
Le béton m’intéresse d’abord comme patrimoine. Il n’est pas encore reconnu à sa juste valeur de ce point de vue. Le béton m’intéresse ensuite comme matériau car il a un véritable potentiel de réemploi.